Plus que jamais il faut un revenu agricole

947

Pendant 10 ans Jean MOUZAT a présidé la destinée du MODEF. Toutes ces années notre organisation syndicale a trouvé une écoute auprès des pouvoirs publics. Il est aussi l’artisan d’une équipe rajeunie, préparée pour affronter les défis et les enjeux d’une Agriculture dans un monde en pleine évolution.
Nous lui souhaitons une bonne retraite, dont on sait qu’elle sera active, tant sur le plan syndical qu’associatif, on connait son engagement à la défense de ceux qui en ont besoin et le MODEF a encore besoin de lui.

Face aux enjeux économiques, environnementaux et sociaux, l’Agriculture doit retrouver sa place dans notre société : l’alimentation est la base de la vie. Nous sommes également les tenants des paysages, d’une culture à la Française et nous devons être préparés aux grands défis climatiques qui nous attendent.
Les agriculteurs se doivent d’être respectés, cela passe par une juste rémunération de leur travail : nourrir les êtres humains et façonner l’espace dans lequel nous vivons. La spécialisation et la concentration agricole nous amèneront à la ruine.
La loi EGALIM n’est pas respectée aujourd’hui par la transformation et la distribution sachant qu’elle devait permettre aux agriculteurs une augmentation des prix. Le compte n’y est pas, il y a une diminution des prix d’achat de 0.4% alors que le prix à la consommation a augmenté de 4 %.
L’Agriculture va devoir s’adapter au changement climatique dans les prochaines décennies, l’exemple de l’eau est frappant. L’évolution de la disponibilité de cette ressource est telle qu’il faut, dès aujourd’hui, faire d’importants investissements. Il est bon de rappeler que plusieurs experts nous annoncent un climat méditerranéen sur les bords de l’Atlantique d’ici les 15 prochaines années.
L’Agriculture familiale, basée sur des exploitations diversifiées et intégrées dans les territoires, est économiquement, socialement et environnementalement efficace. Elle fait appel à la responsabilité de chaque agriculteur et apporte une réponse aux problématiques climatiques.
Nous devons donc répondre aux besoins alimentaires de la population par un nombre important d’agriculteurs sur les territoires, vivant dignement de leur travail.

En ce qui concerne le renouvellement des générations, l’enseignement agricole doit être ouvert à tous pour permettre une installation sereine des jeunes dans le métier d’agriculteur. Mais il doit aussi être un enseignement de vie pour que les nouveaux agriculteurs aient les clefs pour s’insérer dans la société de demain en répondant aux besoins de chacun.
Pour le MODEF l’installation des jeunes doit être une politique agricole prioritaire pour équilibrer le nombre d’installations et de départs en retraite. Ceci impliquerait une gestion du foncier dirigée vers la pérennité de la vie des territoires et non vers la simple santé économique de la Ferme France sans vision de l’Humain.

La situation de nos anciens ne doit pas être oubliée, leur condition est critique. Les retraités agricoles ont besoin de mesures d’urgence passant par la revalorisation des retraites à 1200 €, et un principe minimum de pensions équivalent à ceux des autres régimes.
C’est le minimum de respect qu’on leur doit.

ÉDITO
Pierre THOMAS

Avril-mai N698