Fier de notre engagement

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C’est un sentiment particulier qui m’anime au moment de prendre la plume pour écrire cet édito ; je suis à la fois fier et heureux.

Fier d’être à la tête d’une organisation syndicale avant-gardiste et de tous le combats et heureux d’accompagner ces jeunes, qui, partout sur le territoire, défendent avec force, joie et vigueur ce joli métier de paysan qu’ils ont choisi.

Les bouleversements politiques du printemps dernier n’ont en rien altéré la détermination revendicative de notre organisation qui a su réaffirmer l’impérieuse nécessité de maintenir une Agriculture au service des hommes, agriculteurs et consommateurs mais aussi des territoires dans leur belle diversité.

Cette ruralité à laquelle beaucoup font allusion n’est pas une peinture défraîchie accrochée au fond d’un couloir sombre mais un creuset bouillonnant duquel doivent jaillir les plus belles expériences.

Le MODEF, fort de son expérience forgée par des générations de paysans progressistes fait office de référence tant une partie importante de nos revendications est aujourd’hui reprise y compris dans les réflexions gouvernementales.

La répartition des marges, bases de réflexion des États Généraux, la relocalisation des productions, des exploitations à taille humaine, favoriser l’installation, maîtriser le foncier, défendre les prix minimums garantis sont autant de nos propositions qui sont aujourd’hui reprises y compris par nos adversaires syndicaux.

Ne nous laissons pas griser par la considération qu’il nous ait aujourd’hui portée même si elle s’inscrit dans un échange républicain que nous appelons de nos vœux.

Le flatteur vit toujours au dépend de celui qui l’écoute.

Pour autant, nous allons entrer dans une période élective avec le scrutin aux Chambres d’Agriculture, et là, à mille lieux des ronds de jambes, chacun devra compter ses voix et son impact de terrain.

L’individualisme forcené que génère l’économie libérale exacerbée entraine forcément vers un repli sur soi auquel n’échappe pas la vie syndicale.

Je pense qu’il sera, à la vue de nombreux articles de presse, difficile de faire progresser l’union pour la défense de la petite et moyenne paysannerie.

Malgré tout, je crois très sincèrement que nous devons avoir confiance en l’avenir.

L’été qui s’achève a été le théâtre de bien de manifestations organisées par le MODEF et plus précisément par ses jeunes.

La fête a été une grande réussite dans l’Allier où la jeune présidente a su faire la preuve que l’engagement sur sa ferme mais aussi au service e de toute une profession compte.

Félicitations à Sandrine pour avoir su relever ce beau défi avec brio.

A Lacelle en Corrèze, l’équipe des jeunes en rassemblant plus de 1500 personnes, a fait briller les étoiles sur le plateau de Millevaches. Bravo à eux.

Après deux années de grippe aviaire qui a terriblement malmené la profession, les landais ont trouvé l’énergie nécessaire pour rassembler à Soustons. Ces belles journées de fête ont permis à chacun de retrouver un peu de baume au cœur pour repartir de l’avant.

La vente « parisienne » de fruits et légumes au juste prix a connu encore cette année un immense succès. Dès 6 heures les étals de la Bastille étaient pris d’assaut par des consommateurs avisés sûrs de payer la quantité à un prix raisonnable mais qui permet de rémunérer le travail du producteur. Que Raymond et tous ses amis du Lot et Garonne soient remerciés pour cette très belle initiative.

Toutes ces manifestations partout et sur le territoire sont bien la preuve qu’il existe sur le terrain les forces de l’espérance.

A l’image de nos amis de la Guadeloupe qui viennent avec le MODEF de gagner la Chambre d’Agriculture, tous les espoirs sont permis pour peu que l’on se donne les moyens.

Pour participer à notre rassemblement, le contact sur les fermes, le lien social, l’appui ou le conseil sont nécessaires et indispensable mais aujourd’hui il nous faut apprendre à communiquer autrement.

Il suffit d’observer autour de nous, dans nos familles, pour comprendre que l’on doit au plus vite franchir avec confiance le pas vers les réseaux sociaux.

Cette stratégie que je vais bientôt vous proposer, sera à mon sens la démarche indispensable pour aller vers un mode de communication utilisé quotidiennement par les nouvelles générations.

S’il veut s’inscrire dans une logique durable et continuer de jouer son rôle de défenseur atypique et avant-gardiste, d’une ruralité à ré-imaginer, le MODEF doit s’en donner les moyens en s’appropriant les nouvelles technologies.

Jean MOUZAT
Président National du MODEF
Confédération nationale des Syndicats d’Exploitants familiaux