Un plan protéines pour l’autonomie en alimentation animale

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Le MODEF est favorable à la continuité du plan protéines végétales pour la France annoncé par le Président de la République. L’Union Européenne est dépendante à 70 % du soja importé et la France ne produit que 3 % de ses besoins en tourteau de soja et 6 % de la consommation en huile de soja. Le tourteau de soja reste la source protéine la plus consommée par les élevages européens.

Depuis la mise en place du plan protéines végétales en 2014, la culture de soja a fortement progressé en France passant de 21 800 ha en 2008 à 154 000 ha en 2018. Le soja présente de bonnes performances agronomiques grâce à son système racinaire améliorant la structure du sol pour une culture suivante.

Le MODEF dénonce l’obligation d’utiliser des semences fourragères (légumineuse et graminée) certifiées au détriment des semences de ferme pour bénéficier de l’aide protéagineux. Depuis 2018, les mélanges de légumineuses fourragères et d’herbe ne sont plus éligibles pour l’aide couplée légumineuses fourragères. Cette décision est inacceptable car les éleveurs pouvaient implanter des légumineuses fourragères (luzerne, trèfle, pois, lupin, féverole…), pures ou en mélange (à condition que les légumineuses soient majoritaires au semis) permettant de capter l’azote nécessaire pour le développement des prairies afin d’atteindre l’autonomie fourragère des exploitations d’élevage.

Le MODEF exige que l’enveloppe des 2 % du budget PAC destinée aux protéines soit utilisée sous forme d’une aide à l’hectare pour la culture de protéagineux graine ou fourrage pour atteindre l’autonomie en alimentation animale.

Il est nécessaire de mettre en place un plan de relance protéines pour l’alimentation animale en :

  • Installant des jeunes agriculteurs pour développer la culture de soja,
  • Autorisant les semences de ferme pour développer les protéagineux en France,
  • Plafonnant les aides PAC à l’actif (50 000 €/actif),
  • Augmentant l’enveloppe du 1er pilier des aides couplées à 5 %.

Le MODEF réaffirme le besoin d’une PAC qui assure la souveraineté alimentaire, la rémunération du travail des paysans et la protection de l’environnement.

 

Angoulême, le 16 juillet 2020

Le Secrétaire National