Des échanges musclés entre les syndicats agricoles et le gouvernement

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Le MODEF a participé ce lundi 11 mars à 20h30 à une réunion de travail avec le Premier Ministre, les Ministres de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, le Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires et les autres syndicats agricoles.

Le Premier Ministre a demandé aux 5 organisations syndicales de s’accorder sur 5 revendications pour arrêter la mobilisation agricole. Les divergences d’opinions se sont fortement exprimées, les syndicats n’ont pas trouvé d’accord, sauf sur la mise en place d’un calendrier avec des dates précises.

Le businessman de la FNSEA souhaite un plan social pour les paysans en difficulté. Selon l’INSEE, en 2019, 22,7 % des agriculteurs et artisans vivent sous le seuil de pauvreté. En 10 ans, nous avons perdu 100 000 exploitations agricoles ! Demain si le plan social agricole est acté par le Gouvernement, 80 000 paysans pourraient disparaître cette année. Pour le MODEF, cette décision ne peut pas être envisagée et refuse ce plan social agricole ! Nous avons demandé la mise en place d’un prêt de trésorerie à taux zéro pour que les agriculteurs en difficulté sortent la tête de l’eau. Le Président de la FNSEA n’a rien trouvé de mieux que de se moquer de cette proposition !

Le MODEF n’a pas arrêté de marteler la mise en place des prix garantis par l’État pour sortir de cette crise ! Aujourd’hui, le Gouvernement a tous les outils pour fixer des prix garantis par l’État notamment par la méthode de calcul des coûts de production. Il faut de la volonté politique pour protéger nos paysans et rompre avec une agriculture compétitive néfaste pour l’environnement et les consommateurs. Le Premier Ministre a indiqué qu’un texte serait présenté par les députés de la majorité avant l’été (loi EGALIM 4) et examiné après l’été par le Parlement.

En pleine crise agricole, un accord de libre-échange avec le Kenya et le Chili a été voté à Strasbourg le 29 février. L’abandon de ces accords commerciaux est au cœur des revendications du MODEF et des paysans.

Le Premier Ministre a donné le calendrier du Projet de Loi d’Orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture. Ce projet de loi est une coquille vide, le MODEF souhaite que les députés et les sénateurs puissent l’amender !

Le Président de la République doit rencontrer les syndicats agricoles le 19 mars. Le MODEF se bat pour des prix planchers rémunérateurs par l’État, la sortie de l’agriculture de l’OMC, la maîtrise des productions en instaurant des quotas, l’encadrement des marges de la grande distribution et l’agroalimentaire grâce au coefficient multiplicateur et la mise en place d’un calendrier d’importations. Le MODEF ne lâchera pas le combat et souhaite redonner de la dignité et de l’espoir aux paysans !

Angoulême, le 12 mars 2024,

Le Président du MODEF National

Pierre THOMAS

06 87 43 97 95