La flambée des prix de l’électricité menace les petites fermes

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Depuis le 1er août, le gouvernement a supprimé le bouclier tarifaire de l’électricité qui se traduit par une hausse de 10 % des tarifs de l’électricité. Au 1er février, l’énergie électrique avait augmenté de 15 % soit une hausse de 25 % en six mois. Selon l’INSEE, le secteur de l’industrie et de l’agriculture serait exposé à une flambée de 92 %.

L’explosion du prix de l’énergie en général et de l’électricité en particulier suscite une forte inquiétude au sein du monde agricole. En effet, tous les ateliers de transformation à la ferme vont être en péril. Les producteurs laitiers pour traire leurs vaches et stocker le lait dans les tanks, les producteurs utilisant du stockage à froid notamment pour conserver leur production sont concernés par cette augmentation.

Les paysans subissent depuis deux années un accroissement de leurs coûts de production : gaz, GNR, les aliments pour les animaux, les engrais, l’électricité …

Nous alertons en outre sur ce qui pourrait être présenté comme une solution toute trouvée au problème de la hausse des coûts de l’énergie.  En effet, les projets de production d’énergies renouvelables offrent une manne financière alléchante. Le loyer perçu par un agriculteur pour des panneaux photovoltaïques peut aller jusqu’à 5 000 €/hectare. Cette opportunité de revenus semble inespérée pour compenser des prix faibles depuis plus de deux décennies et l’augmentation des coûts d’exploitation.

Reste que l’implantation de projets énergétiques n’est pas équitable pour tous les agriculteurs, elle détruit des terres agricoles, fait flamber les prix du foncier, fait passer les questions agronomiques au second plan.

Ces projets de production d’énergie « verte » sont une jambe de bois à un modèle agricole estropié par la doctrine libérale, dogme moderne incontestable.

Le MODEF ne souhaite pas que les agriculteurs deviennent des « agro-énergéticien» au détriment de leur mission de production de produits alimentaires de qualité.

Le MODEF demande de suspendre immédiatement l’augmentation des tarifs de l’électricité ! L’État doit reprendre la main sur la fixation des tarifs du gaz et de l’électricité et revoir le mode de construction du tarif qui se fait actuellement par empilement des coûts avec une part volatile en fonction du prix du marché.

Pour notre syndicat, la seule solution répondant à l’intérêt général et des paysans est de rétablir un service public de l’énergie propriété de l’État à 100 %.

                                                                                                                                                                                                                                             Angoulême, le 4 août 2023,

                                                                                   Le Secrétaire national du MODEF

                                                                                   Olivier MORIN