Soutenons les producteurs Bio

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Les exploitants en Agriculture Biologique font face à une crise sans précédent. En avril 2023, les prix du lait Bio sont inférieurs à ceux du lait conventionnel. Après l’an dernier, c’est la deuxième fois que cela se produit. Le prix standard du lait Bio est inférieur de 3€/1 000 litres et le prix réel de 5€/1 000 litres en avril à ceux du lait conventionnel. Idem pour les céréales à l’issue de cette moisson 2023. Le blé tendre conventionnel oscille autour de 241€/tonne tandis que le blé Bio entre 190 et 210 €/tonne.

En 2022, les ventes de produits Bio ont reculé de plus de 7 %. L’Agriculture Biologique et l’Agriculture familiale sont des modèles de développement agricole proposés par le MODEF lors de son dernier Congrès. Elles s’engagent à préserver la santé publique des consommateurs !

Une cassure dans une progression pourtant croissante puisqu’entre 2020 et 2021, l’Agriculture Biologique est passée de 4 % à 13,4 % des exploitations et représente 10,3 % de la SAU. Pour autant, cette progression est variable, ainsi la production céréalière représente 35 % de la SAU française et compte que 6 % des surfaces cultivées en Bio. Le gouvernement souhaite atteindre 18 % des surfaces Bio en 2027.

Selon l’Agence Bio, le nombre de conversions a baissé de 32 % en 2022 tandis que le nombre de déconversions a augmenté de près de 35 %. Parmi les arrêts de certification enregistrés en 2022, il apparaît que la moitié relève de départs à la retraite et non de changement de conduite de la ferme. Cependant, il existe un réel coup de frein dans la dynamique des conversions.

La politique de soutien à l’Agriculture Biologique reste insuffisante et là encore, la fabrication des prix au seul gré des marchés montre que d’autres choix sont nécessaires ! Les programmes d’actions n’ont pas permis d’atteindre les objectifs de 15 % des terres agricoles en Bio et 20 % de Bio dans les cantines publiques en 2022. En 2017, l’aide au maintien à l’Agriculture Biologique a été supprimée, alors qu’elle rémunérait les services environnementaux de ces exploitations.

Pour éviter que certains producteurs Bio reviennent au conventionnel, le MODEF exige :

  • La mise en place d’un véritable plan Bio d’un montant de 200 millions d’euros,
  • Le retour à l’aide au maintien à l’Agriculture Biologique,
  • L’augmentation des éco-régimes Bios à 150 €/ha contre 110 €/ha dès le 1er août,
  • Un prix minimum garanti par l’État pour les producteurs biologiques,
  • La mise en place du coefficient multiplicateur pour les productions Bio,
  • De renforcer les moyens de la recherche publique en Agriculture Biologique,
  • L’application de la loi Egalim dans la restauration collective en respectant les 20 % de produits Bio dans les cantines publiques.

                                                                                                                                                                                                                                             Angoulême, le 1er août 2023,

                                                                                   Le Président du MODEF National

                                                                                   Pierre THOMAS

                                                                                   06 87 43 97 95