Le libéralisme affaiblit la souveraineté alimentaire

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 Aujourd’hui, nous payons l’addition de 60 années d’ouverture des marchés et de suppression des outils de régulation publique. Le vaste plan d’ajustement libéral de l’Agriculture mondiale engagé dans les années 80 et 90 avec le GATT puis l’OMC et la réforme de la PAC de 1992 est très efficace avec une réduction continue du nombre d’exploitations. Les logiques libérales ont favorisé la rente au détriment de la rémunération du travail des exploitants et ont également conduit à une spécialisation des productions.

Le MODEF le répète souvent, les paysans veulent vivre de leurs produits, pas des aides de la PAC. Les deux lois EGALIM sont insuffisantes, elles ne prennent pas suffisamment en compte les coûts de productions des producteurs. Les distributeurs dominent le commerce agricole et alimentaire et pilotent l’offre et l’ensemble de la chaîne de valeur selon leurs logiques de rentabilité financière.

La loi EGALIM 2 n’impose toujours pas de mesure contraignante dans les négociations commerciales. Le MODEF dit stop et demande une intervention ferme de l’État ! Les coûts de production s’envolent, comme c’est le cas actuellement avec la guerre en Ukraine où les prix de l’énergie et des intrants explosent. Avec des aléas climatiques à répétition, la contractualisation atteint ses limites.

Le MODEF ne croit pas que l’on règlera la question des prix d’achat par un simple renforcement des règles applicables dans les négociations commerciales. Et ce n’est pas un médiateur des relations commerciales agricoles ou un comité qui se réunit toutes les semaines qui régleront les problèmes structurels.

Il faut donc prévoir, dans la loi, de vrais pouvoirs d’intervention sur les prix. Il est primordial de garantir la rémunération des paysans par des prix, d’encadrer les marges et les pratiques de la grande distribution et maîtriser les productions agricoles sur le marché intérieur.

Pour atteindre ce triple objectif, le MODEF propose trois outils concrets :

  • La définition d’un prix minimum garanti par l’État pour chacune des productions,
  • L’application d’un coefficient multiplicateur sur l’ensemble des produits alimentaires ainsi que sur les produits importés,
  • Un système de régulation des volumes produits par la fixation d’un quota par production

Si aucunes mesures ne sont prises, le libéralisme continuera d’affaiblir la souveraineté alimentaire.

 

Angoulême, le 17 juin 2022,

Le Président du MODEF National

Pierre THOMAS