Grêle 2022 : la situation est dramatique

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Les orages du week-end dernier ont engendré dans 40 départements des dégâts très importants dans les vignes, les céréales et les bâtiments d’élevage. Courts mais très violents, ils ont déversé des trombes d’eau et des grêlons gros comme des balles de tennis. Déjà très handicapés par la sécheresse et le gel, les agriculteurs estiment leurs pertes entre 50 à 100%.

Le gouvernement a annoncé quelques mesurettes ce lundi 6 juin 2022 notamment l’allègement des charges sociales, la défiscalisation de la taxe sur le foncier non bâti et l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État (sachant que les indemnités pour le gel du printemps 2021 ne sont pas encore versées).

Les exploitants demandent une réactivité du gouvernement en débloquant des financements en matériel pour intervenir sur les bâtiments saccagés (les bâches et des tôles pour les couvertures) et aussi un soutien moral et humain. En ces temps de crises successives, la non remise en cause du gouvernement devient de plus en plus irrespectueuse. L’État constate une baisse du nombre d’exploitants, abandonne notre modèle familial agricole et accentue l’industrialisation de l’Agriculture française. Le MODEF combat une telle politique et s’insurge ! La colère gronde dans les campagnes agricoles !

Pour le MODEF, ces annonces sont insuffisantes. Le MODEF exige que des cellules départementales soient activées en urgence afin de recenser les dégâts sur toutes les cultures agricoles et une reconnaissance en catastrophe naturelle avec l’activation du Fonds National de Gestion des Risques en Agriculture (FNGRA). Le MODEF demande le changement d’attribution des critères du FNGRA car de nombreux agriculteurs sont exclus des mesures. De plus, nous souhaitons que l’État abonde le fonds des calamités agricoles à hauteur des besoins.

Le gouvernement a procédé à une refondation du régime d’indemnisation des pertes de récolte en Agriculture. Ce déploiement de la MRC va permettre à terme de réduire la part de l’intervention publique directe et d’augmenter la part d’intervention privée.

 Le MODEF se bat depuis plusieurs années pour la mise en place d’un système basé en priorité sur la solidarité et destiné à protéger en premier lieu les exploitants familiaux. Le MODEF demande la création d’un régime mutuel d’assurance aléas climatiques et sanitaires prenant en compte l’ensemble des acteurs économiques, encadré par l’État.

 

                                                 Angoulême, le 10 juin 2022

Membre du Comité Directeur du MODEF national et Président du MODEF Creuse

                                                             Pierre COURET