Une sécheresse printanière inquiétante

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Les précipitations sont déficitaires sur les quatre premiers mois de l’année : – 40 % en janvier, – 31 % en février, – 39 % en mars et – 25 % en avril. La sécheresse printanière va avoir des impacts sur les récoltes de céréales et fourrages. Actuellement, 15 départements sont déjà soumis à des restrictions d’eau. Le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a annoncé hier que la situation était très inquiétante.

Météo France a donné des prévisions sur la quinzaine à venir avec des températures chaudes. Elles pourront atteindre des valeurs significativement supérieures aux normales de saison (de 5, 6 voire 7°C). La période sera également marquée par un déficit en précipitations. Une activité orageuse est attendue pour le weekend prochain mais avec une intensité et une localisation qui restent encore à préciser. Au-delà des 7 prochains jours, les températures devraient rester au-dessus des normales, même si les incertitudes sont plus importantes. Le scénario retenu comme étant le plus probable pour le trimestre mai-juin-juillet est propice à une circulation des perturbations décalée vers le Nord de l’Europe et à des périodes calmes et sèches sur le Sud.

Face à cette situation, le MODEF revendique :

  • L’interdiction des cultures agricoles dédiées à la méthanisation,
  • Une interdiction du broyage de paille et de maïs dans tout le territoire français,
  • L’autorisation de récolter les jachères à titre gratuit afin d’éviter un déficit de fourrages pour cet été,
  • Un blocage des prix par l’État pour la paille et le foin afin de stopper la spéculation sur la paille et les fourrages,
  • Une solidarité entre les céréaliers et les éleveurs. Nous demandons aux céréaliers de réserver une quantité de paille, de céréales pour pouvoir fournir les éleveurs.

Le MODEF comme la plupart des citoyens est conscient que l’eau est une ressource naturelle vitale et qu’à ce titre, elle ne peut être assimilée à une marchandise et doit être considérée comme patrimoine de l’humanité. Une agriculture propre et économe en eau a un coût qui n’est pas pris en compte dans les prix des produits agricoles. L’Agriculture utilise moins de 5 % des volumes produits par les pluies annuelles. Le seul problème est le déséquilibre entre périodes de pluie et de sécheresse d’où la nécessité de créer des réserves nouvelles de stockage. Le MODEF est défavorable à l’utilisation des nappes profondes qui ne se reconstituent que très lentement, cette eau potable doit être réservée à l’utilisation humaine et animale.

Le MODEF est attaché au respect des ressources naturelles notamment la préservation de l’eau. Mais le maintien d’une activité agricole y compris durable, économiquement pérenne, dans notre territoire, suppose des disponibilités en eau pour sécuriser les quantités produites et favoriser la diversification des cultures.

 

                                                            Angoulême, le 10 mai 2022

                                                                         Le Président du MODEF National,

                                               Pierre THOMAS