La souveraineté alimentaire a un prix

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La Guerre en Ukraine entraîne de nouveaux défis pour l’Europe et son agriculture. Les agriculteurs doivent répondre présents pour endiguer la crise alimentaire mondiale qui se profile avec un risque important de famine au Maghreb.

Pour cela il faut que l’agriculture ne soit pas en crise, la question des moyens techniques et financiers est donc primordiale !

Les agriculteurs doivent vivre de leur métier et cela implique de soutenir un modèle agricole durable économiquement, socialement et écologiquement. Le modèle productiviste dépendant des importations d’intrants ou d’aliments montre son extrême fragilité.

La coopération entre les acteurs doit prendre le pas sur la concurrence.

L’envolée que connait le marché de l’énergie, GNR en tête, nous montre qu’il est illusoire d’attendre une solidarité de la part de certains. Il n’y a pas de pénurie sur l’énergie et pourtant les prix sont montés en flèche. Les spéculateurs abusent de la crise et mettent les agriculteurs en difficulté au moment où les travaux agricoles reprennent.

Le MODEF demande des mesures concrètes pour arrêter la spéculation sur les marchés de l’énergie et des intrants :

-Il faut mettre en place un chèque énergie pour aider les agriculteurs à traverser l’envolée des prix des carburants,

-Il faut bloquer les prix des produits dont dépend notre production, en priorité alimentation animale et énergie.

Notre souveraineté alimentaire est à ce prix-là.

Si les agriculteurs voient encore leurs charges s’envoler, il y a un risque réel de voir des arrêts de production dans certains secteurs. L’autonomie alimentaire de l’Europe et son engagement nourricier auprès du reste du monde ne pourra pas se faire sans les agriculteurs.

Angoulême, le 15 mars 2022

Président National du MODEF

Pierre THOMAS