Le conflit terrible entre l’Ukraine et la Russie va impacter notre Agriculture. Les prix du blé, du maïs, du gaz et des engrais sont en train de flamber. Le MODEF souhaite que le gouvernement assure une sécurité des prix des matières premières. Il est important de garantir notre sécurité alimentaire en renforçant la souveraineté alimentaire de notre pays, en régulant le marché public et en assurant des prix rémunérateurs et garantis par l’État.
La souveraineté alimentaire doit devenir un principe universel de base des politiques agricoles de chaque nation afin de garantir aux peuples une alimentation saine et de qualité et aux paysans, une juste rémunération de leur travail.
L’Agriculture doit être au service des besoins des populations et non au système productiviste spéculatif.
Les négociations commerciales menées en ce moment sont les premières à se tenir dans le cadre de la loi Egalim 2, force est de constater que le Ministère doit taper du poing sur la table pour espérer obtenir une réelle prise en compte des augmentations des coûts de production agricole.
Car malgré la bonne volonté affichée, nous restons dans un modèle économique où le plus gros cherchera toujours à manger le plus petit. Cela est particulièrement vrai dans la course au prix bas que se sont livrés les acteurs de la Grande distribution depuis des années.
Le milieu agricole n’est pas plus exemplaire en la matière, les coopératives cherchant à absorber leurs voisines, les agriculteurs voulant les terres de leurs voisins. C’est le modèle agricole tout entier qu’il faut changer si l’on veut préserver le revenu des agriculteurs et protéger la sécurité alimentaire de notre pays.
Ils sont pourtant nombreux les exemples qui nous montrent la nécessité de changer pour une agriculture plus sobre et plus diversifiée.
La crise aviaire montre que la spécialisation à outrance et la segmentation de la filière est responsable de la transmission du virus.
La crise économique nous montre que la vente en circuit de proximité et la diversification des productions sur une exploitation favorise sa résilience et sa solidité économique.
De nombreuses études de l’INRAE mettent en avant les bienfaits du polyélevage, des rotations longues et de la diversification des cultures… Le MODEF a d’ailleurs organisé plusieurs colloques à ce sujet.
C’est pour défendre un modèle agricole plus juste que le MODEF existe !
Pierre THOMAS
