Gestion des risques : un coup de baguette magique

609

 

Le Chef de l’État a annoncé vendredi 10 septembre un doublement par la « solidarité nationale » des fonds publics alloués aux outils de gestion des risques pour atteindre 600 millions d’euros par an. Le gouvernement veut encourager les agriculteurs à s’assurer. Moins de 30 % le sont actuellement, 1 % chez les éleveurs et 6 % chez les arboriculteurs.

Le système assurantiel privé est inadapté aux paysans car les contrats ne permettent pas de compenser les pertes (franchises, seuils de déclenchement, problèmes d’estimations, …). D’autre part, pour les éleveurs, viticulteurs, arboriculteurs, cette assurance reste inaccessible, en particulier pour toutes les exploitations qui dégagent de très faibles revenus.

Dans le rapport de Mr DESCROZAILLE, il est préconisé de ne plus faire intervenir le Fonds National de Gestion des Risques Agricoles (FNGRA) pour indemniser des pertes de récoltes pouvant relever de contrats d’assurances. Ce choix marque un tournant politique, avec la volonté d’abaisser progressivement le niveau de garantie publique pour assurer le développement de l’assurance privée. Le MODEF s’inquiète de la disparition progressive du FNGRA. Le Syndicat des Exploitants Familiaux se bat depuis plusieurs années pour la mise en place d’un système basé en priorité sur la solidarité et destiné à protéger en premier lieu les exploitants agricoles. Le financement de ce système ne peut être laissé à la seule charge des agriculteurs et de la collectivité nationale et ainsi en exonérer les spéculateurs et les profiteurs de crise.

Le Président de la République a sorti de son chapeau « la gestion des risques » en pleine campagne électorale. Il est nécessaire de refonder les principes de la gestion des risques en agriculture. Il nous faut revenir aux principes de service public basés sur la solidarité avec partage des risques, l’égalité de traitement, l’équité des financements et une gestion démocratique et mutualiste.

 

Angoulême, le 14 septembre 2021,

Le Secrétaire National du MODEF,

Christian REIGUE