Sauvons nos abattoirs publics

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Dans les années 2000, la France comptait 350 établissements d’abattage et aujourd’hui ils sont plus que 265 (dernier chiffre du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation). En 10 ans, 125 petits abattoirs ont été fermés pour des raisons économiques ou sanitaires. Cette restructuration n’a pas eu d’effet positif, bien au contraire, car elle aboutit à une concentration des abattages dans de très grandes infrastructures, une disparition des unités publiques et le monopole de 4 grands groupes industriels.

Selon le ministère, l’activité des 80 abattoirs publics représente 7,2 % de la production viande. Ces structures permettent de maintenir les petites exploitations en polyculture élevage sur les territoires. La fermeture de ces équipements conduirait à pénaliser un grand nombre d’éleveurs en leur faisant subir des coûts de transport supplémentaires. La plupart des 80 abattoirs publics connaissent de graves difficultés économiques. Le MODEF demande que les aides prévues dans le plan de modernisation soient destinées aux abattoirs publics. En 2013, seuls 9 avaient pu bénéficier des aides prévues au plan viande de France Agrimer.

Il est urgent de moderniser les outils d’abattage et de transformation pour les abattoirs publics afin de commercialiser les produits agricoles en vente directe du producteur au consommateur, de proposer aux collectivités territoriales des produits pour la restauration collective (cantine scolaire, EHPAD …) et surtout de sauver les éleveurs du numéro un de la viande. Cette domination sans partage lui permet d’imposer des prix très bas de la viande aux éleveurs et de réaliser un maximum de profit. Le revenu agricole 2019 est en baisse surtout chez les éleveurs de bovins viande. Cette situation se dégrade de plus en plus et accentuée par la sécheresse ; avec une baisse des prix de vente ne couvrant pas les coûts de production.

Défendre les éleveurs, les producteurs, les abattoirs de proximité, les petites unités de transformation est essentiel pour garantir notre souveraineté alimentaire.

 

Angoulême, le 18 septembre 2020

Le Secrétaire Général du MODEF National,

Jean MOUZAT

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