Le MODEF attend des résultats !

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La délégation du MODEF composée de Jean MOUZAT, Pierre THOMAS, Isabelle DAUGREILH et Raymond GIRARDI a rencontré le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation hier. Plusieurs sujets ont été abordés notamment le partage de la valeur ajoutée pour une juste rémunération du travail paysan. Selon les dernières statistiques de la Mutualité Sociale Agricole, un agriculteur sur deux gagne moins de 350 €/mois et 600 agriculteurs ont obtenu l’aide au répit en situation d’épuisement professionnel. En juin 2017, la MSA dénombre 254 000 dépôts de demandes de primes d’activité contre 153 000 dépôts recensés en juin 2016.

FIXATION DE PRIX MINIMUM GARANTIS ET MAITRISE DES PRODUCTIONS

Le MODEF demande que soit mis en place un système de prix minimum garantis pour toutes les productions à même de couvrir les coûts de production d’une exploitation engagée dans un mode de production durable. Il est primordial que soient mis en place des quotas ou des quantums afin de réguler la production en fonction de la demande intérieure et internationale.

Cette maîtrise ou régulation des volumes de production nécessite une politique publique forte, seuls les offices d’intervention sont à même de mettre en œuvre comme cela a été fait par le passé.

Pour le MODEF, il est vital de mettre en place une autre réglementation qui encadre les négociations commerciales et les marges :
· Mise en place d’un coefficient multiplicateur plafonnant la marge maximale que chaque acteur peut faire. Ceci moraliserait les bénéfices exorbitants des distributeurs dont une partie reviendrait alors aux producteurs, sans conséquence sur les prix à la consommation.
· Interdiction de la vente à perte pour la filière agricole, basée sur les coûts de production agricole.
· Interdiction de refacturer aux fournisseurs des frais de mise en rayons, de stockage … ce que dénonce aujourd’hui la coopération commerciale.
· Obliger pour les entreprises de l’agroalimentaire et de la grande distribution qui bénéficient du CICE et du pacte de responsabilité de s’approvisionner en produits agricoles de France.
· Contrôler les importations abusives
· Interdire le dumping sanitaire (obligation de respecter le cahier des charges français)

Le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a été attentif aux différentes revendications du MODEF mais le syndicat attend des résultats positifs à l’issu des Etats Généraux de l’Alimentation notamment sur la question des prix rémunérateurs. Le MODEF affirme que, sans prix agricoles rémunérateurs, sans filets de sécurité, sans un certain niveau de protectionnisme, la France perdra sa souveraineté alimentaire dans les productions de qualité. Le MODEF appelle à un changement radical de politique pour une agriculture rémunératrice, solidaire, durable, responsable et une agriculture efficace d’un point de vue social, économique et environnemental.

Angoulême, le 26 juillet 2017

Secrétaire Général du MODEF,
Pierre THOMAS
Confédération nationale des Syndicats d’Exploitants familiaux