Le MODEF appelle les exploitants et les retraités agricoles

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La crise agricole que l’on traverse est liée au libéralisme défendu et cautionné par le syndicat majoritaire FNSEA et les gouvernements successifs, qui depuis 1992 a progressivement dérégulé l’ensemble des productions européennes. Le MODEF demande depuis des décennies un système de gestion des productions qui permettrait de limiter les volumes en Europe par un retour aux systèmes de quotas ou de quantum avec un prix garanti jusqu’à un certain niveau de volumes de production. L’Agriculture n’est pas adaptée au marché, elle ne fonctionne pas sur la même temporalité. Il ne s’agit pas uniquement de relocaliser les productions, mais de se fixer d’autres règles que celles de l’OMC en imposant un prix rémunérateur sur l’offre à tous les paysans européens et la mise en place de dispositifs législatifs de baisse de production pour certaines filières. Il faut éviter les effets de surproduction à l’échelle nationale et européenne. Tous ces outils que défend le MODEF permettent de garantir la souveraineté alimentaire du peuple qui est gravement remis en cause par les nombreux accords de libre-échanges et les traités comme le MERCOSUR, le CETA et celui de Lisbonne.

Soyons réalistes : sans rupture avec les politiques libérales et d’abandon des outils de régulation, d’encadrement des marchés et une harmonisation sociale, les inflexions et propositions novatrices que nous adopterons pour l’agriculture française n’auront que peu de portée. De même, si nous continuons à laisser de côté la question centrale de la répartition de la valeur ajoutée, la question des revenus et des prix pour les producteurs, la qualité alimentaire, la protection de l’environnement, nous n’infléchirons pas le cours des choses. Il nous faut avant tout poursuivre et gagner un véritable changement de cap de la politique agricole européenne.

Le libéralisme est passé à l’offensive dans le monde paysan avec les conséquences de plus en plus marquées dans les votes et ceux, pas seulement en France. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de ce libéralisme sauvage qui aujourd’hui nous conduit à ces politiques de destruction du social, les conquêtes de 1936 et le CNR (Conseil National de la Résistance).

A trois jours de l’élection présidentielle, le MODEF appelle les exploitants familiaux et les retraités agricoles à se mobiliser pour voter massivement contre l’extrême droite et tous ceux qui font de l’ultra-libéralisme leur cheval de bataille.