Des prix rémunérateurs pour faire vivre l’agriculteur et sa

722

Le 11 avril 2017, Philippe CHALMIN, président de l’observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires a présenté son rapport alarmant pour les exploitants familiaux au parlement. L’année 2016 est caractérisée par un nouveau recul des prix agricoles pour la deuxième année consécutive pour le lait, les bovins viande, le blé tendre et le blé dur. Pour l’élevage lait et bovin viande, la situation devient de plus en plus dramatique avec des résultats d’exercice très négatifs. L’éleveur viande a vu sa rémunération diminuer en trois ans de 63 centimes par kilo au seul profit de l’aval, sans bénéficier au consommateur. Le rapport annuel confirme le pillage des paysans par les transformateurs et les distributeurs.

Le marché européen continue à se libéraliser avec la suppression des quotas sucriers en septembre 2017 après les quotas laitiers au 1er avril 2015. Il n’y aura plus en Europe d’instrument pour stabiliser les marchés agricoles hormis quelques mécanismes d’urgence. Le MODEF interpellera le prochain Président de la République pour revenir sur la loi de modernisation de l’économie (LME) et pas seulement pour y faire des aménagements techniques à la marge. Le MODEF revendique de nouveaux mécanismes législatifs qui permettent, d’une part de s’attaquer aux marges tout au long de la filière celles prises par les transformateurs comme par les distributeurs grâce au coefficient multiplicateur et d’autre part de fixer un prix plancher couvrant les coûts de production qui permet de garantir un revenu aux paysans. Le MODEF réclame la participation du paysan dans les négociations commerciales entre les distributeurs et industriels. Le MODEF déplore que l’Agriculture soit quasi le seul secteur où c’est l’acheteur qui fixe le prix et établit la facture d’où l’importance de revoir la loi sur les relations commerciales en Agriculture.

Le MODEF demande au prochain gouvernement :

  • Interdire la vente à perte étendue pour les agriculteurs comme pour les autres secteurs d’activité
  • Réguler les volumes de production à l’échelle nationale et européenne
  • Fixer des prix agricoles plancher couvrant les coûts de production
  • Obliger pour les entreprises de l’agroalimentaire et de la grande distribution qui bénéficient du CICE et du pacte de responsabilité de s’approvisionner en produits agricoles de France
  • Contrôler les importations abusives
  • Interdire le dumping sanitaire (obligation de respecter le cahier des charges français)