Le ministère a publié le 2 avril un arrêté imposant un vide sanitaire de 6 semaines auxquelles il faut ajouter 12 semaines d’élevage et 2 semaines de gavage soit 20 semaines avant de revoir les premiers foies gras sur les étals. L’arrêt brutal de la production va avoir des conséquences catastrophiques sur l’ensemble de la filière palmipède. Certains gaveurs ont arrêté la production début décembre et ne pourront pas reprendre avant début septembre soit 9 mois sans rémunération.
Durant cette période inactive imposée, les charges d’exploitation vont continuer à tomber, les semis de maïs vont commencer mi-avril correspondant au début du vide sanitaire avec les frais qui vont avec. Avec ce plan de lutte contre l’influenza aviaire, les accompagnements financiers doivent venir compenser l’absence de revenu que certains estiment au bas mot entre 50 à 100 % de leur revenu annuel. Pour le MODEF, l’Etat devra assumer ses décisions et assurer le manque à gagner des éleveurs au même titre qu’il devra financer le chômage technique de l’ensemble des salariés de la filière. Le sud-ouest de la France produit 75 % du foie gras français soit deux milliards d’euros de chiffre d’affaires, 30 000 emplois directs et 100 000 indirects.
Le MODEF s’interroge aussi sur la provenance des produits frais comme les magrets de canards pour cet été. Pour rappel, la France demeure le premier pays producteur mondial avec 26 600 tonnes, suivie de la Bulgarie avec 2 600 tonnes, puis la Hongrie (2 500 tonnes) et de l’Espagne (un peu plus de 400 tonnes).
D’autres interrogations restent en suspens comme l’approvisionnement des cannetons et surtout comment éviter un nouvel épisode aviaire pendant les périodes sensibles de migrations.