Pour une politique volontariste d’installation

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Le maintien des exploitations familiales et l’installation de jeunes sont un défi majeur. En 10 ans, le nombre d’installations a chuté de 26 % et l’agriculture française a perdu 127 400 exploitations. En France, près d’un tiers des installations en agriculture ne bénéficient pas des aides de l’Etat.

En pleine crise agricole, alors que les exploitants familiaux souffrent de l’accumulation des impayés et des dettes, le ministère de l’Agriculture s’apprête à encourager encore plus l’endettement dès l’installation. Les aides DJA sont censées orienter les installations vers plus d’agro-écologie et de valeur ajoutée. Le Ministère voudrait ajouter une autre aide accessible à partir du moment où le jeune agriculteur investirait au moins 100 000 euros, et sans limite… Le MODEF est fortement opposé à cette décision qui va mettre en danger le jeune dès son installation. Le MODEF demande un prêt bonifié à 0 % afin de favoriser l’installation des jeunes.

Pour le MODEF, si on veut mettre fin à la désertification rurale et aux pertes d’emplois qui y sont liées, il est impératif de mettre en place :

    • Une politique des structures qui favorise réellement l’installation par rapport aux agrandissements.
    • Une politique de partage du foncier avec le système de location-vente des terres aux jeunes

Le métier ne manque pas de candidats pour s’installer mais trop peu arrivent jusqu’au bout d’un parcours semé d’embuches. Les raisons sont multiples comme l’incertitude sur le revenu liée aux fluctuations des prix agricoles, le manque de régulation des productions, des prix et des marchés, la disparition des services publics sur nos territoires ruraux (les écoles, la poste,…), la difficulté d’accès au foncier et au logement.

Le défi de l’installation agricole ne pourra être relevé sans la perspective d’une revalorisation et d’une sécurisation des revenus agricoles. C’est une condition indispensable pour redonner à des jeunes le goût du métier et d’avenir.

Le MODEF revendique une agriculture de qualité, productive et non productiviste, rémunératrice du travail paysan, diversifiée, respectueuse des hommes et de l’environnement tout en permettant le renouvellement des générations et l’installation de jeunes dans des exploitations à taille humaine réparties sur l’ensemble du territoire.