La PAC : un casse tête pour les exploitants

717

Outre les difficultés économiques, les agriculteurs risquent de se souvenir longtemps de l’année 2016 en matière de paiement des aides PAC. Ces retards de paiements placent les exploitants familiaux dans une situation compliquée pour gérer leurs exploitations.. Le MODEF dénonce cette situation intenable pour les paysans dont les trésoreries sont mises à rude épreuve. Dans un contexte de crise, il est essentiel pour les agriculteurs d’avoir une lisibilité des aides pour une gestion à long terme des exploitations. Afin de pallier à cette situation, les exploitants familiaux ont recours à des prêts de trésorerie via leurs banques ou leurs coopératives. Ils sont alors prisonniers d’une spirale infernale où seuls les banquiers ont le pouvoir de décision.

Les nouveaux exploitants en 2016 sont victimes d’une double peine : l’ATR va être versé vers le 15 novembre sur une base forfaitaire. Le MODEF demande en urgence le versement de la totalité des aides pour ces nouveaux exploitants afin d’éviter qu’ils se retrouvent dans des situations compliquées qui affecteraient l’exploitation dans son équilibre et dans sa viabilité à court et moyen terme.

Le MODEF alerte également le gouvernement sur le versement de l’ATR 2015 et 2016 pour les exploitations passées en GAEC avec un nouveau numéro de pacage. Pour ces exploitations, seuls 50 % des aides ont été versées et les aides animales couplées ont été oubliées.

Le MODEF appelle le gouvernement à respecter les engagements pris en 2013 au sommet de l’élevage. La hausse de la surprime était vitale pour le maintien des exploitants familiaux et notamment pour les éleveurs. Si le paiement redistributif était porté à 20 % comme le revendique le MODEF, les exploitations bovins lait (+ 1,2 %), bovins viande (+1,2 %) et ovins-caprins (+2,2%) auraient été gagnantes. A l’inverse, les grandes cultures (-1,6 %) et la polyculture-élevage (-0,5%) auraient perdus.

Dans un contexte de crises multiples qui fragile la santé psychologique des exploitants, le MODEF appelle à la plus grande vigilance des pouvoirs publics. Nous demandons au gouvernement d’assurer les paiements des aides dans les délais annoncés, de réduire la pression des contrôles et de veiller à ce que tous les opérateurs impliqués (l’Etat, les DDT,…) assurent leurs missions avec discernement.

Enfin, le MODEF revendique la clarté sur les aides perçues en 2015 et 2016. Il faut faire la distinction entre les aides couplées, découplées, et les aides du second pilier pour donner la visibilité nécessaire à une bonne gestion des exploitations. Découragés et en colère, les exploitants familiaux revendiquent une plus grande lisibilité de leur portefeuille d’aides.