Les éleveurs en grande difficulté

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Depuis deux ans, différentes crises conjoncturelles et successives sont venues s’abattre sur quasiment toutes les productions animales en France. Il y a eu la crise porcine, en 2015 les porcs se sont vendus à des prix misérables, la plupart des éleveurs ne s’en sont pas remis. Puis les prix du lait et de la viande bovine se sont également mis à chuter pour arriver à un niveau insoutenable. En 2016, c’est au tour des volailles et palmipèdes de connaître un épisode de crise, avec l’influenza aviaire et ses conséquences. Vides sanitaires et nouvelles mesures de biosécurité viennent creuser un peu plus le déficit des trésoreries des agriculteurs.

Outre les difficultés économiques, les agriculteurs risquent de se souvenir longtemps de l’année 2016 en matière de paiement des aides PAC. Un retard de paiements et une opacité réelle sur l’estimation des montants 2015, placent les exploitants familiaux dans une situation ingérable, rendant impossible la planification correcte des frais professionnels et des investissements à engager sur les années 2015 et 2016. Le MODEF dénonce cette situation intenable pour les paysans dont les trésoreries sont mises à rude épreuve. Dans un contexte de crise, il est essentiel pour les agriculteurs d’avoir une visibilité des aides nécessaire pour une gestion à long terme des exploitations. Pour pallier à cette situation, les exploitants familiaux ont recours à des prêts de trésorerie vers leurs banques ou coopératives. Ils sont livrés à une spirale infernale où seuls les banquiers et coopérateurs ont le pouvoir de décision.

Le MODEF demande la mise en place de mesures fortes pour protéger le revenu des éleveurs :
· -Des mesures législatives pour fixer des prix minimum rémunérateurs garantis par l’Etat et imposer un coefficient multiplicateur entre les fournisseurs et la grande distribution.
· – Le retour à des outils de régulation des productions agricoles.
· -La mise en place d’un plan de désendettement national des exploitations, avec des mesures d’urgence pour remettre à niveau les trésoreries des exploitants familiaux.
o Des prêts de trésorerie au taux de 0 %,
o Une année blanche sur les cotisations sociales pour les exploitants les plus en difficultés,
o Une aide sécheresse pour les élevages touchés par un manque de fourrage
· – La surprime des 52 premiers hectares soit portée à 20 % dès 2017 au lieu de 2018.
· – Le MODEF recommande à l’Etat de prendre ses responsabilités et interdire l’importation de denrées agroalimentaires animales et végétales qui ne répondent pas aux critères environnementaux /sanitaires de la législation française.

Pour le MODEF, cette crise est la conséquence logique d’un libéralisme exacerbé mené par l’Europe et les gouvernements successifs basé sur la concurrence libre et non faussée .Le MODEF sera attentif sur la présentation du plan de soutien à l’agriculture du Premier Ministre et du Ministre de l’Agriculture le 4 octobre.