Le gouvernement recule sur le paiement redistributif

702

Les éleveurs, les maraîchers, arboriculteurs, les petits céréaliers sont de plus en plus exaspérés par les difficultés auxquelles ils doivent faire face. Ils dénoncent tour à tour la faiblesse des prix, le niveau élevé des charges, les excès de normes et la complexité administrative.

La FNSEA demande la semaine dernière au ministre de l’Agriculture le maintien à 10 % du niveau du prélèvement sur les aides du premier pilier de la PAC destiné à financer le paiement redistributif pour 2017. Le gouvernement s’incline une nouvelle fois face aux demandes de Mr BEULIN le businessman en annonçant le 1er août que la surprime n’évoluera pas. En faisant ce choix, le ministre de l’Agriculture envoie un signal que les exploitants familiaux ne manqueront pas d’analyser comme un manque de courage politique.

Mr le Président de la République avait envisagé qu’en 2016, la surprime des 52 premiers hectares puisse être portée à 20 % du budget. Le MODEF appelle le gouvernement à respecter les engagements pris en 2013 au sommet de l’élevage. La hausse de la surprime était vitale pour le maintien des exploitants familiaux et surtout les éleveurs. Le gouvernement devra prendre des dispositions à la hauteur de la gravité de la crise sous peine de voir les exploitations agricoles entrer dans les procédures collectives de redressement, liquidation judiciaire ou arrêter leurs activités.

Outre les difficultés économiques, les agriculteurs risquent de se souvenir longtemps de l’année 2016 en matière de paiement des aides PAC. Un retard des paiements qui placent les exploitants familiaux dans une situation compliquée pour gérer leurs exploitations sur des estimations d’aides. Le MODEF dénonce cette situation intenable pour les paysans dont les trésoreries sont mises à rude épreuve.

La surface moyenne en Corrèze est de 44 hectares et les agriculteurs qui exploitent jusqu’à 52 hectares (75 % des exploitations dans les Landes) vont pouvoir organiser des manifestations devant les sièges des FDSEA qui sont opposés à la majoration des aides pour les 52 premiers hectares. Une nouvelle fois, le paiement redistributif a été saboté par la FNSEA et va pénaliser durablement les petites et moyennes exploitations.

Angoulême, le 1er août 2016

Le Président du MODEF,
Jean MOUZAT