Les éleveurs laitiers crient leur désarroi

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En 20 ans, le nombre d’exploitations laitières a diminué de moitié passant de 160 000 exploitations en 1995 à 70 568 en 2013. Lors de la mise en place des quotas laitiers en 1984, elles étaient 370 000. Depuis deux ans, le prix du lait a baissé de 25 % et les éleveurs laitiers sont au bout du rouleau. Ils sont de plus en plus nombreux à avoir engagé une procédure du dépôt de bilan. La conjoncture est très mauvaise avec un prix payer à 270€/1000 l qui ne couvre pas les coûts de production et surtout la rémunération des éleveurs.

Les quotas laitiers avaient permis de faire coïncider l’offre avec la demande et de maintenir un prix du lait assez correct hormis en 2009 où plusieurs pays européens avaient dépassé leurs quotas de production. Depuis la fin des quotas, l’Union Européenne a augmenté sa production de 5 % en 2015. Elle est très importante chez nos voisins européens (20% en Irlande, 17% en Belgique, 16% aux Pays-Bas, 7% au Danemark …). Cette surproduction conduit à des baisses de prix qui ne couvrent pas les coûts de production comme ce fut le cas en 2009.

La commission européenne a présenté le 18 juillet aux ministres de l’Agriculture le deuxième plan de soutien qui prévoit une enveloppe de 150 millions d’euros afin d’inciter une réduction volontaire de la production de lait et ainsi que 350 millions d’euros dont 50 millions d’euros pour la France pour renforcer le dispositif en faveur des éleveurs.

Dans ce contexte, le MODEF demande en urgence une régulation européenne des volumes de production en adaptant la production à la demande. Le MODEF s’interroge sur les modalités de ces plans d’aides et à partir de quand il sera réellement effectif ? Le MODEF souhaiterait participer au groupe de travail pour la mise en place de ces aides. Concernant l’enveloppe de 150 millions d’euros, le MODEF demande une répartition par zones géographiques avec un montant supérieur pour la zone de montagne et piémont. Le MODEF revendique que ces aides ne rentrent pas dans le plafond de minimis sur les aides.

Cependant, le MODEF réclame à cors et à cris des prix rémunérateurs. Mais cette revendication des éleveurs contrevient aux règles de la concurrence libre et non-faussée énoncés dans les traités qui fondent l’U.E et votés par les gouvernements successifs.

Le Vice-Président du MODEF,
Philippe GREGOIRE