Les agriculteurs ont exprimé leur colère et leurs revendications en 2024 face à la baisse des revenus, à la hausse des charges, à la concurrence déloyale permise par les accords de libre-échange …
Dans le droit fil de la propagande capitaliste qui fait croire que les causes de nos difficultés seraient les dépenses sociales, on accrédite l’idée que les souffrances paysannes seraient dues aux normes. Ce n’est pas à cause des normes que 20 % des paysans vivent en dessous du seuil de pauvreté, que la plupart des agriculteurs sont endettés à vie et que leurs prix à la production sont écrasés.
L’ennemi du paysan.ne n’est pas l’Agence bio, l’INRAE, l’ANSES, les écologistes … mais la politique agricole commune qui, au nom d’une certaine simplification, a détruit les prix de base garantis ; les banques qui maintiennent les agriculteurs toute leur vie dans l’endettement pour mieux nous spolier, l’agro-industrie qui nous pille, mais aussi la FNSEA qui berne les paysan.nes depuis des décennies, allant jusqu’à dévoyer leurs colères. On ne contestera pas qu’il est nécessaire de simplifier un certain nombre de procédures et de documents.
Deux initiatives politiques récentes du gouvernement français et de la Commission Européenne donnent de fausses réponses démagogiques à la crise agricole. D’abord, la Loi d’Orientation Agricole (LOA) votée juste avant le Salon de l’Agriculture par une alliance parlementaire composée des droites, des extrêmes droites, des marconistes et du centre.
L’objectif essentiel de ce texte vise surtout à revenir sur les progrès en matière de régulations environnementales. D’ailleurs, le conseil constitutionnel a censuré partiellement un tiers des articles de la Loi d’Orientation Agricole (LOA) le jeudi 20 mars 2025. Cette loi est partiellement « non conforme » et jugé inconstitutionnel.
Le MODEF s’est toujours opposé à cette loi car elle ne répondait pas aux attentes des paysan.nes en colère. En effet, dans ce texte, rien sur le revenu, rien sur l’encadrement des marges, rien sur le foncier, rien sur l’inflation galopante qui touche l’ensemble des paysans (carburant, phytos, électricité, agroéquipement…) mais tout pour l’agro-business !