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Incendies, sécheresse, dermatose, loi DUPLOMB, l’été a été chargé pour les agriculteurs, chargé mentalement en plus de la charge physique de tous les travaux de l’été.

Mais parlons franchement, notre Ministre a défendu une proposition de loi, portée par le syndicat majoritaire, qui met toute la profession sur un faux débat. Nous avons gagné quelques mois avec la censure du Conseil Constitutionnel sur la réintroduction de l’acétamipride, mais l’élevage intensif est quand même facilité avec la baisse des seuils de référence et l’accès à l’eau privilégié pour quelques-uns.

Il va falloir arrêter de défendre l’indéfendable, remplacer la violence verbale et physique de la droite et l’extrême droite par l’acceptation du progrès comme une issue viable pour l’agriculture.

Le progrès, ce sont des prix planchers au-dessus du coût de production, des coefficients multiplicateurs qui empêchent les marges abusives, un fond mutuel de garantie des risques climatiques, une sécurité sociale où on cotise selon ses moyens et on use selon ses besoins, une retraite qui tienne vraiment compte de la pénibilité du travail des agriculteurs et qui permet de vivre dignement, un système mutualiste qui assure des périodes de repos-congés et maternité avec un financement correct.

Voilà, c’est tout ça qui fera que les paysans iront mieux et pourront continuer à exercer leur métier passion. Certainement pas les mesures de la loi DUPLOMB …

Il en est de même avec les politiques d’arrachage des vignes et d’abattage des troupeaux, ce sont des solutions dictées par les acteurs du marché. On sacrifie des années de travail de sélection des races pour que le marché continue à fonctionner.

Les incendies dans l’Aude se sont propagés dans les friches laissées à l’abandon à la suite des arrachages massifs dans les vignobles. On ne peut pas accepter des décisions politiques qui piétinent des valeurs humaines.

Notre gouvernement met en place des mesures en ne regardant pas plus loin que sa propre survie. Étant donné le paysage politique actuel, autant dire qu’il est très court.

Les agriculteurs ont besoin d’un horizon stable et favorable pour l’agriculture durable. C’est pour cela que nous soutenons les mouvements sociaux de cette rentrée de septembre.

Les discours et les actions de cet été, venant de la base des deux syndicats réactionnaires, sont en opposition avec la politique menée par les dirigeants de ces mêmes syndicats, l’écart se creuse entre les apparatchiks et leur base. Nous devons l’analyser et en tirer les conséquences.

Frédéric MAZER

Co-Président MODEF National