
La crise viticole est violente, les viticulteurs ne peuvent plus vivre de leur production. Cette année, dans le Languedoc, le prix du vin couvre à peine la moitié de son coût de production. Pour avoir une rémunération juste du travail des viticulteurs, il manque seulement quelques centimes par verre de vin, sept pour être exacte. Sur l’ensemble du Languedoc, cela représente plus d’un milliard d’euros de manque à gagner pour les vignerons. Le négoce affirme qu’il est impossible d’intégrer cette augmentation.
Cette crise était prévisible, en 2012 la commission viticole du MODEF avait alerté sur la suppression des droits de plantation au profit des autorisations, qui entrainerait une chute du prix.
La seule solution que les représentant de la profession proposent ? L’arrachage. Couper dans le capital de production, détruire notre outil de travail.
Ils veulent tous suivre la solution du marché qui pourtant nous tue. Quand les prix sont trop bas, c’est l’agriculteur qui devient la variable d’ajustement.
Quand la grande distribution et le négoce tordent les prix, les caves coopératives ne font pas le poids et c’est l’agriculteur qui subit.
Si le seul acteur qui fait la loi c’est le marché, le législateur ne sert plus à rien. Il faut une intervention de l’État pour assurer un prix aux agriculteurs. Un prix minimum rémunérateurs et garanti par l’État est la seule solution !
Mais comme on ne fait rien, les citoyens ont perdu la confiance qu’ils pouvaient avoir dans le pouvoir d’intervention de l’État. De la même manière les agriculteurs n’ont plus confiance en nos élus des Chambres d’Agriculture et sont de moins en moins nombreux à voter.
Il faudra bien compter les voix aux prochaines élections tellement il y en aura peu.
Et pourtant ces élections sont l’opportunité de virer les responsables agricoles qui ont guidé la profession pendant des années dans l’impasse où nous sommes aujourd’hui.
Car ce sont bien ceux qui nous demande aujourd’hui d’arracher nos vignes qui, hier, ont imposés à l’ensemble de la filière de planter pour concentrer les volumes de productions, pour permettre la baisse du prix.
Didier GADEA