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À l’heure où j’écris cette édito le nouveau gouvernement n’est pas encore connu.

 

La nomination de Michel BARNIER au poste de Premier Ministre ne nous rassure pas du tout quant à l’avenir réservé à l’Agriculture. La macronie n’a pas été tendre avec nos agriculteurs familiaux et les quelques tentatives de répartir la valeur ajoutée ont globalement échoué à cause de la timidité de nos dirigeants, loi Egalim en tête de ce triste podium.

 

Lorsqu’il a été Ministre de l’Agriculture en 2007, Michel BARNIER a poussé la profession dans l’impasse que nous connaissons aujourd’hui. Industrialisation, agrandissement, intégration à outrance… l’illusion capitaliste que les petits seront bien traités par les géants de l’agroalimentaire quand on supprime le contrôle de l’État. C’est pour cela que le MODEF demande un changement de modèle agricole avec des prix rémunérateurs garantis par l’État.

 

Compte tenu du réchauffement climatique qui bouleverse nos territoires, des demandes sociétales et du besoin de prendre enfin en compte les conditions de vie des agriculteurs, il devient nécessaire de mettre en place un système durable qui réduit les intrants sur nos fermes et permet d’installer un maximum d’agriculteurs et d’agricultrices.

 

[Il devient nécessaire de mettre en place un système durable qui réduit les intrants sur nos fermes et permet d’installer un maximum d’agriculteurs et d’agricultrices dans un système durable. Cela est indispensable compte tenu du réchauffement climatique qui bouleverse nos territoires, des demandes sociétales et du besoin de prendre enfin en compte les conditions de vie des agriculteurs.]

 

La formation agricole doit amener les jeunes à s’intéresser aux modèles alternatifs viables en faisant tomber les aprioris.

Le foncier doit être accessible et être en priorité réservé à l’installation. Il faut mettre un coup d’arrêt à l’accaparement des terres par quelques-uns. La proposition, retirée au dernier moment, de mettre en place des Groupements Fonciers Agricoles d’Investissement (GFAI) nous a montré la volonté de notre Président de vendre encore plus l’agriculture aux mains des actionnaires. La bourgeoisie moderne souhaite à nouveau reprendre le contrôle du foncier.

 

La prise en compte de ces enjeux est primordiale pour assurer une souveraineté alimentaire sur les territoires de manière durable. Les crises sanitaires et géopolitiques des dernières années nous ont montré la fragilité du système dans lequel nous sommes et ce n’est pas en mettant en place les idées d’hier que nous trouverons les solutions pour demain.

 

Notre nouveau Premier Ministre a peut-être tiré les leçons des erreurs du passé. Mais je ne me fais aucune illusion sur les changements qu’il sera capable d’impulser, s’il a été nommé à ce poste c’est pour continuer la politique macroniste qui met encore et toujours les dominants en position de force.

Pierre THOMAS