Des pansements sur le problème de la sécheresse

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Le Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire a réuni ce lundi 3 octobre 2022 le 4e comité sécheresse, la veille du Sommet de l’Élevage.

Météo France, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) et FranceAgrimer ont présenté des éléments très inquiétants. En effet, sur la période avril-août 2022, seul le mois de juin a été excédentaire au niveau des cumuls de précipitations. Le déficit de précipitation atteint – 33 %, c’est-à-dire – 116mm.  Les niveaux de nappes sont globalement en baisse avec des niveaux bas et très bas sur la moitié du territoire. Les pluies estivales servent à humidifier les sols et bénéficient à la végétation, avant de s’infiltrer en profondeur.

Le Ministre a annoncé la mobilisation de la PAC pour remettre de la trésorerie aux producteurs. Les avances sur l’indemnité de handicap naturel seront à hauteur de 85 % au lieu de 75 % et pour les aides découplées à hauteur de 75 % au lieu de 50 % dés le 16 octobre 2022. Il a mentionné également la pré-reconnaissance de 10 départements du Massif-Central les plus touchés pour bénéficier du régime des calamités agricoles. Un acompte de 50 % serait versé à ces éleveurs début novembre et le solde en fin d’année 2022.

Le MODEF prend acte de ces mesures mais regrette qu’aucune interdiction ne soit prise concernant les cultures agricoles dédiées à la méthanisation. Nous sommes scandalisés par le fait que certaines cultures soient consacrées au développement énergétique. Nous disons haut et fort : « non à la méthanisation à partir de la biomasse alimentaire ! »

Nous réclamons le blocage des prix de la paille et du foin afin de stopper la spéculation et la prise en charge par l’État du transport de la paille et du foin. Il est urgent d’agir car les éleveurs laitiers et allaitants continuent à décapitaliser !

Le MODEF est attaché au respect des ressources naturelles notamment la préservation de l’eau. Mais le maintien d’une activité agricole y compris durable, économiquement pérenne, dans notre territoire, suppose des disponibilités en eau pour sécuriser les quantités produites et favoriser la diversification des cultures. Nous sommes défavorables à l’utilisation des nappes profondes qui ne se reconstituent que très lentement. Cette eau potable doit être réservée à l’utilisation humaine et animale.

Le Syndicat des Exploitants Familiaux rappelle qu’il s’est toujours battu pour une politique de création de retenues d’eau de petite quantité. Retenir l’eau l’hiver pour pouvoir l’utiliser en période sèche relève du bon sens, à condition que l’irrigation reste une assurance sécheresse.

 

 

Angoulême, le 3 octobre 2022,

Le Président du MODEF National

Pierre THOMAS