
La souveraineté alimentaire d’un pays est un besoin fondamental afin de couvrir les besoins de sa population mais aussi d’être libre et indépendant.
La France, depuis la création du marché commun il y a 65 ans, était le premier pays agricole de l’UE. ELLE vient de perdre sa place au bénéfice de l’Allemagne qui développait son agriculture pendant que la nôtre déclinait dangereusement.
Aujourd’hui notre niveau de production agricole est tellement faible que nous sommes totalement dépendants des autres pays producteurs. Des importations massives sont indispensables sous peine de connaître les pires pénuries de notre histoire.
Une situation désastreuse pour notre population
Tous les secteurs de notre production correspondant aux besoins de base en nourriture : fruits et légumes, viande, grande culture sauf blé, sont très déficitaires. Certaines productions ne couvrent que 20% de nos besoins. Les fruits et légumes, globalement, ne couvrent que 50% de notre consommation.
La politique agricole menée depuis un demi-siècle, si l’on peut appeler ça une politique agricole nationale, nous a amenée à cette situation désastreuse pour notre population.
Les raisons qui nous ont amenés à cette situation dramatique sont claires et sont dénoncées par le MODEF depuis sa création dès 1959 : c’est l’organisation de la disparition massive des petits et moyens paysans sous prétexte de modernisation et de restructuration du foncier agricole. Nous sommes passés dans le même temps de 2, 5 millions de paysans à moins de 400 000 actuellement.
Cette politique irresponsable née d’une volonté de considérer la France comme n’étant pas un pays à vocation agricole nous a conduit à cette situation. Nous devons en faire une affaire nationale en informant les citoyens français du danger qui pèse sur eux en matière alimentaire et contraindre le pouvoir politique qui considère la mondialisation des échanges comme seule voie possible même si notre pays est en grave danger de pénurie.
Un revenu décent avec 1 million de paysans
La Souveraineté alimentaire de la France sera un des thèmes majeurs de notre Congrès. Ce rétablissement de notre indépendance alimentaire pour tous les produits essentiels de la vie passera par la rémunération du travail paysan et la garantie d’un revenu décent pour les petites et moyens paysans.
Cela permettra dans le même temps de revenir à 1 million de paysans en France, condition incontournable pour redonner à notre pays sa place agricole et produire en qualité et quantité suffisante pour couvrir nos besoins.
1 million de paysans c’est aussi une bonne occupation de l’espace rural qui va retrouver ses jardiniers de la nature.
L’enjeu des combats à venir pour le MODEF, notamment lors du Congrès, est à la mesure des objectifs nécessaires à notre pays en matière alimentaire, besoin élémentaire des êtres humains : se nourrir et être libre et indépendant !
Raymond GIRARDI