Le veau de lait sous la mère en danger

1983

 

Le veau de lait sous la mère est une production de qualité génératrice de valeur ajoutée mais qui tend à perdre en intensité. La Corrèze est le premier département français producteur du veau sous la mère. La filière du veau est l’une des productions qui génère le plus grand nombre d’emplois, avec plus de 12 000 salariés sur tout le territoire français.

Depuis le coronavirus, la production de viande veau de lait sous la mère (VSLM) est fortement impactée avec une forte baisse de l’activité. Elle s’explique par l’arrêt total des commandes de la restauration qui représentent un débouché important de 20 % pour la production. Par ailleurs, la production est liée à l’âge des animaux à l’abattage, le VSLM doit être abattu entre 3 et 5,5 mois. Ils ne peuvent pas être stockés sur les exploitations. La production de veaux de lait sous la mère est en train de s’effondrer avec des prix en baisse entre 2 € et 2,50 €/kg.

En 2018, la Corrèze a produit 21 769 veaux sous la mère et la France produit 191 000 tonnes équivalent carcasse de veau soit 13 % de la viande bovine française. La France est le plus gros producteur de veau mais seuls 86 % de la viande consommée sont couverts par la production nationale. La France importe actuellement 40 000 tonnes de veau.

Un autre élément à prendre en compte, les veaux de boucherie issus des troupeaux laitiers viennent concurrencer le veau de lait sous la mère issus de races allaitantes en tirant les prix vers le bas. Le MODEF demande un étiquetage précis avec la race notifiée par exemple VSLM de race Limousine et Veau de boucherie de race Montbéliard afin que le consommateur puisse identifier et distinguer le produit.

Le MODEF demande en urgence au gouvernement

  • Un prix plancher pour le VSLM à 8,50 €/kg. Ce prix plancher tient compte des coûts de production et du revenu des producteurs,
  • L’arrêt des importations de veau,
  • Une campagne publicitaire pour consommer le veau de lait sous la mère pour le weekend de la Pentecôte,
  • La réouverture des restaurants au 1er juin avec une exigence d’acheter du VSLM plutôt que du veau de boucherie,
  • L’activation du Fonds National de Gestion des Risques Agricoles (FNGRA) par le biais du régime des calamités agricoles afin d’indemniser les éleveurs qui sont confrontés à des pertes économiques en raison du coronavirus.

Le MODEF est très attaché à ses éleveurs de veaux de lait sous la mère et souhaite que cette filière perdure dans le temps en installant des jeunes.

 

Angoulême, le 28 mai 2020

Le Président du MODEF Corrèze,

Fabien MARCILLOUX