Covid-19 : Les producteurs en grande difficulté

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En 2018, la France compte 448 500 paysans dont 50 % ont plus de 50 ans. Le nombre d’agriculteurs baisse chaque année de 2 %. Avant le coronavirus, de nombreuses exploitations avaient des trésoreries très fragiles et des revenus très faibles. 14 % des agriculteurs ont un résultat courant avant impôts par unité de travail agricole non salarié (RCAI/UTANS) négatif en 2017 et un tiers touche même moins de 350 euros par mois. Dans le secteur de l’Agriculture, pêche, sylviculture, 1 500 dépôts de bilan sont constatés chaque année.

Le taux de suicide des agriculteurs est le plus élevé de toutes les catégories socioprofessionnelles, un agriculteur se suicide tous les 2 jours. Ce taux s’accentue depuis le coronavirus lié à des difficultés financières supplémentaires à cause des difficultés d’écoulement de la production et des prix payés aux producteurs trop bas.

La moitié des exploitations agricoles est en grande difficulté ou en faillite, les paysans sont abandonnés par l’État français ! La colère gronde dans les campagnes, les paysans en ont marre de travailler toujours plus pour gagner toujours moins et de n’entrevoir aucune perspective dans les annonces du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et du gouvernement.

Le MODEF n’acceptera la disparition d’un agriculteur à cause du COVID-19 ! Le MODEF met en avant une série de propositions :

  • Des prix plancher garantis par l’État pour chaque production agricole,
  • Une année blanche sur les intérêts,
  • Une prise en charge des intérêts,
  • Des prêts de trésorerie garantis par l’État pour toutes les exploitations agricoles même en difficultés,
  • Des prêts de consolidation à taux zéro,
  • Une prise en charge des cotisations sociales pour les agriculteurs en très grande difficulté,
  • Une augmentation de l’enveloppe à 60 millions d’euros, actuellement elle est de 30 millions d’euros pour la prise en charge des cotisations sociales par la MSA,
  • Une aide de 100 €/semaine pour les agriculteurs qui font de la livraison à domicile.

Au-delà, le MODEF avance l’idée de la création par les banques de l’Agriculture, d’un « fonds de solidarité calamités » abondé par 1 % de leurs bénéfices. À ce contexte la solidarité professionnelle doit pouvoir s’affirmer fortement. Les banques de l’Agriculture et organismes bancaires doivent s’engager plus encore comme partenaires des agriculteurs dans ces moments de crise sanitaire, de tensions et difficultés financières des exploitations.

 

Angoulême, le 5 mai 2020

Le Secrétaire National