La souveraineté alimentaire le défi de demain

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La semaine prochaine, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation lance « les États généraux de l’Alimentation », le MODEF estime que la souveraineté alimentaire doit devenir le premier objectif de ces États généraux de l’Alimentation.

Le MODEF avec les exploitants familiaux se bat pour une Agriculture à taille humaine, rémunératrice, respectueuse de l’environnement et garantissant des produits de qualité, des produits diversifiés attachés aux territoires. Une telle Agriculture nécessite de rompre avec un modèle productiviste et libéral qui nie l’Homme, uniformise les produits agricoles et vide nos campagnes.

Pour ce faire, le MODEF est porteur d’une réforme radicale de la politique agricole basée sur les fondamentaux suivants :

1. La souveraineté alimentaire ou le droit des peuples à se nourrir eux-mêmes est une garantie contre tout hégémonisme d’un pays voulant utiliser les produits alimentaires comme arme de domination

2. Des prix agricoles rémunérateurs garantis par l’État
· Le MODEF depuis sa création revendique la mise en place de prix minimum garantis pour les produits agricoles afin de rémunérer le travail paysan par exemples : 475 €/1000 L en lait, 1,55 € kg carcasse en porc, 5 €/kg carcasse en génisse viande (32,8 francs), 4,5 €/kg carcasse en viande grasse (29,52 francs), 4,5 €/kg carcasse en taurillon (29,52 francs), 3,10 € kg carcasse en broutard (20,34 francs), 1,20 €/kg de pommes de terre, 1,50 €/kg de tomates …
· Encadrer les marges de la grande distribution grâce au coefficient multiplicateur. Au vu des taux de profits des grandes centrales de distribution, le MODEF considère qu’elles peuvent réduire leur marge afin que l’augmentation nécessaire des prix à la production ne soit pas répercutée sur les consommateurs. Le montant du coefficient multiplicateur doit être négocié sous l’égide de l’État avec les acteurs de la filière par type de produit. Si les acteurs ne se mettent pas d’accord, c’est à l’État que reviendra la responsabilité de le fixer. Ce coefficient s’appliquerait au prix payé au producteur et déterminerait ainsi le prix maximum payé par le consommateur. Ainsi, le coefficient multiplicateur protègerait le producteur et le consommateur en obligeant la grande surface à ne pas faire des marges abusives sur leurs dos.
· Se protéger des importations abusives avec des prix très bas afin de donner priorité à la production agricole française

3. Maîtriser les productions : on ne peut pas concevoir la mise en place des prix rémunérateurs sans réelle maîtrise des volumes de production pour éviter toute perturbation des marchés.

Angoulême, le 20 juin 2017

Le Président du MODEF,
Jean MOUZAT
06 80 40 90 67
Confédération nationale des Syndicats d’Exploitants familiaux