Halte au massacre

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Le 13 décembre, INSEE a présenté à la commission des comptes de l’agriculture le résultat net par actif aurait baissé de 20%. Mais quand est ce que le gouvernement va ouvrir les yeux sur la situation de détresse des exploitants familiaux. Un tiers des paysans a touché moins de 350 € par mois en 2015. Les appels vers la plate-forme agri écoute ont été multipliés par trois en un an au premier semestre 2016. Les éleveurs laitiers et allaitants sont au bout du rouleau avec 10 % des exploitations au bord du dépôt de bilan.
Le métier d’agriculteur, métier passion, est arrivé à un stade où il ne permet plus de faire vivre sa famille. Depuis 1997, la problématique du revenu est présente et elle ne fait qu’empirer depuis ces deux dernières années. Globalement l’agriculture familiale va très mal, les cessations d’activité se multiplient et faute de perspective de revenus et de financement, les installations sont atones.
Depuis des années, le MODEF dénonce les grandes orientations d’une politique agricole qui fait de la baisse des prix à la production son unique objectif. Cette politique oublie les femmes et les hommes qui travaillent pour nourrir les peuples.
Pour le MODEF, des mesures d’encadrement apparaissent indispensables pour sortir les exploitants familiaux de la vente à perte. Il est urgent de prendre des mesures législatives pour fixer un indice agricole par filière qui permet de connaître le revenu moyen des agriculteurs en fonction des charges et des prix. Le MODEF demande également d’imposer un coefficient multiplicateur entre les fournisseurs et la grande distribution.
Le MODEF appelle le Président de la République, le premier Ministre, les élus à prendre des mesures de sauvegarde :
-Mise en place des prêts à taux zéro pour tous les agriculteurs en difficulté avec un report d’un an sur les intérêts afin de mettre un terme à l’endettement,
-Versement automatique de la prime d’activité pour les agriculteurs qui touchaient la prime à l’emploi,
-Mise en place d’une cotisation sociale minimum de 1000€ pour les exploitants en difficulté afin qu’ils puissent conserver les même droits sociaux à moindre coût.

Le MODEF affirme que sans prix agricoles rémunérateurs, sans filets de sécurité, la France perdra sa souveraineté alimentaire.